En 2001, les Etats-Unis ont été pour la première fois de leur histoire attaqués sur leur propre territoire, au coeur du symbole même de leur puissance jusque-là incontestée et incontestable. Ils ont alors compris la réalité du retournement opéré par le Capitalisme : ils n’étaient plus l’avenir mais le passé.
En réalité c’est à la faveur de ce choc immense que les Etats-Unis ont cru pouvoir y échapper, après avoir réussi à obtenir la soumission totale (ou quasi) de la plupart des Etats Occidentaux, à travers le « Patriot-Act ». Et c’est forts de ce soutien qu’à grands coups de fake news, de menaces et de propagande, de coups foireux et d’arrangements financiers douteux, d’opérations secrètes et de cyber-attaques déguisées que les Etats-Unis se sont permis d’user de la force brutale, et ce malgré les multiples protestations des autres Nations inquiètes.
Les attentats du 11 septembre ont donc été utilisés par le gouvernement américain comme une occasion de refuser ce retournement, car ils permettaient à leurs yeux de justifier ce qui allait suivre, à savoir l’invasion de pays certes dictatoriaux mais néanmoins souverains (Afghanistan, Irak), au mépris du droit international (« vous êtes avec nous ou contre nous » avait dit Bush), des équilibres géopolitiques en place, de la vérité des faits (les « armes de destruction massive » jamais retrouvées), et surtout de la vie de centaines de milliers d’êtres humains qui ne demandent jamais rien d’autre que de pouvoir vivre en paix
Sauf que malgré toutes ces guerres et même aidés par la servilité de leurs « alliés » ils ne sont jamais vraiment parvenus à stopper ce retournement, seulement à le ralentir. En plus, les comportements violents et impérialistes des « Occidentaux », qui pratiquent ingérence et déstabilisation, qui fomentent des révolutions ou arment des oppositions, ont fatalement laissé des traces. Il apparaît même aujourd’hui qu’en définitive les Occidentaux ont ainsi offert à leurs ennemis les arguments-mêmes de leur future perte, comme l’ont très bien compris Poutine ou les Chinois, qui répondent désormais aux Occidentaux quand ils s’opposent à leurs vélléités de conquêtes qu’ils ne font rien de plus ou de moins que de suivre « LEUR » propre exemple , comme en Afghanistan ou récemment en Lybie pour la France par exemple… Et pan sur le bec !
Il en va du même fonctionnement pour justifier de leur dictature : aujourd’hui prétendre en France se trouver être le représentant de la démocratie et des lumières à l’heure du pass sanitaire et vaccinal, de l’interdiction de manifester (Convoi de la Liberté), des répressions violentes à l’encontre des opposants politiques (Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, Cédric Herrou), des lois scélérates sur le renseignement, la censure sur les réseaux et l’interdiction de médias comme RTFrance ou NantesRévoltée, la France n’a clairement (et malheureusement) plus d’argument pour se dire plus démocrate que les autres « non-démocraties ». Même le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement, surtout depuis que les décisions sont prises directement par un Conseil de Défense protégé par le secret ! Comment pouvons-nous dans ces conditions critiquer l’autoritarisme des autres ? Comment en France regretter que les Russes n’ont pas accès à d’autres médias que ceux autorisés par le gouvernement Russe et « en même temps » ne pas autoriser d’autres médias que ceux validés par le gouvernement Français ? En réalité ceux qui font le même constat que moi ne sont pas en train de défendre Poutine mais juste de regretter que la France soit dans sa gouvernance sur le même chemin, car critiquer l’autoritarisme d’un adversaire est tout de même moins aisé lorsque celui-ci peut nous opposer notre propre comportement.
Nous vivons donc propagande contre propagande. Mais nous fournissons à nos ennemis toutes les armes réthoriques dont ils ont besoin ! Et pendant ce temps Macron n’a fait comme d’habitude que SA propagande électorale, ce qui n’a sans doute pas arrangé la situation internationale -mais il s’en moque bien, et les Etats-Unis exportent désormais leur gaz de schiste vers l’Europe, sans engager un seul soldat, tandis que les Russes continuent d’avancer en Ukraine sans autre résistance que celle des pauvres Ukrainiens qui font ce qu’ils peuvent dans tout ce merdier… toujours les civils qui trinquent.
D’ailleurs même la fuite des populations vers l’Europe suffit à montrer une des incohérence et des contradictions injustes de la politique européenne : elle qui se trouve toujours plein d’excuses pour ne pas accueilllir dignement les personnes poussées à l’exil par les guerres auxquelles ils participent avec l’Otan et les Etats-Unis, elle accueille avec bienveillance et humanité les Ukrainiens fuyant les Russes. Jusqu’à l’ignoble tri entre les « migrants » noirs ou arabes et les « réfugiés » blancs et Ukrainiens, qui montre une fois de plus aux autres Nations du monde à quel point l’Occident est hypocrite… tous ne fuient-ils pas également la guerre ?
Lorsqu’on voit la situation du monde aujourd’hui on ne peut raisonnablement qu’être inquiet pour l’avenir. Mais en réalité pas plus pas moins que par le passé : car si on regarde bien la guerre n’a jamais cessé totalement nulle part, comme on peut le vérifier aisément ! Il faudra donc se résigner à ce que nos gouvernants préfèrent toujours la dictature à la démocratie, car pour se battre il ne faut quand même pas trop réfléchir.
Il y a 8 ans, en mars 2014 j’écrivais un billet intitulé « Cette guerre que (presque) tout le monde attend« , en finissant ainsi : « Et puis quand tout le monde sera prêt, les festivités pourront alors commencer ; quand un des « gros » ne pourra plus tenir sa bourse, ou sa population, ou son armée… Nous aurons beau dire que nous ne la voulions pas cette satanée guerre, mais nous l’attendions quand même… »
Aujourd’hui je crois que ce moment est venu. Toute cette colère, toute cette haine accumulée ces dernières années devait bien un jour ou l’autre exploser. Toute cette haine longtemps contenue est montée en pression, comme celle de l’Homme qui s’en croit maître : il l’emmagasine au fond de lui en essayant de l’étouffer pour persuader les autres (ou lui-même ?) qu’elle a disparu alors qu’elle couve et s’alimente de la frustration même de ne la pouvoir laisser exploser librement. Et plus la colère est contenue longtemps, plus elle explosera puissamment bientôt. Elle finit toujours par ressortir.
Cette colère, voire cette haine parfois, est le fruit d’une peur provoquée sciemment par un gouvernement dont on pourrait finir par croire que le seul objectif est de faire les poches des citoyens, tout en leur faisant grâce à cette peur -entretenue par la complicité d’une médiatisation sensationaliste et anxiogène continue- rechercher les causes de leurs malheur chez un ennemi désigné à cet effet : quand il y a eu les attentats on nous a dit qu’il fallait « être Charlie » alors on a été Charlie. On nous a fait peur avec les musulmans et les gens ont détesté les musulmans. Et puis on nous a dit que les Gilets Jaunes étaient des « nazis » et les nazis ça fait peur aussi. Alors on a détesté les Gilets Jaunes. Après il y a eu le Covid et on nous a dit qu’on devait être « pro-vax », alors on a affiché notre soutien à la « Vraie Science ». Tous avaient peur de mourir à cause des non-vaccinés alors on a détesté les « antivax ». Certains voulaient même qu’ils meurent. Aujourd’hui ce sont les Russes : on nous a dit qu’ils étaient des monstres alors on refuse de boire de la vodka ou de lire Dostoïevski. Et bien sûr tous les gens bien détestent donc les Russes.
En réalité les gens suivent les injonctions qui leur sont faites sans jamais broncher car ils n’ont aucun répit ni pour penser ni pour souffler, ni pour s’informer ni pour se défouler. Loin d’être rassurés par le fait d’être à la fois les plus nombreux et du « bon côté », ils ne peuvent à la fin que laisser la peur et la haine les submerger. Ils ont désormais besoin de violence et de sang, comme pour purger toute leur colère et leur frustration. Et c’est à ce point là que nous en sommes. Les gens ont besoin que ça pète parce qu’ils n’en peuvent plus d’être frustrés de tout, interdits de tout, et d’avoir peur de tout.
Pendant qu’ils regardaient ailleurs il n’ont pas vu que les attentats ont été le prétexte à la surveillance et au fichage de la population. Que la répression des Gilets jaunes a conduit à des lois liberticides sur l’usage de la violence et des drones par la police, ou qu’ils voulaient interdire de filmer la police. Que le Covid a permis d’initier le contrôle social permanent avec le PassVaccinal (qui n’est pas supprimé mais suspendu je le rappelle), et que la guerre en Ukraine est l’occasion pour le gouvernement d’instaurer la censure directe de la presse en débranchant tout simplement un média sans préavis ni jugement d’aucune sorte. Nous en sommes arrivés tellement loin qu’aujourd’hui le président peut même dire sans que personne ne bouge qu’avant d’avoir des droits, nous avons des devoirs !!!!!!!!
Le fait que cette guerre corresponde avec la fin (?) de l’épidémie mondiale de Covid n’est pas innocent mais logique : l’état réel du monde après 2 ans de création de dettes, de divisions, de mensonges et de suppression de droits, de morts et autres joyeusetés, est tout simplement catastrophique. Et les citoyens occidentaux, une fois libérés des contraintes, viendraient bientôt demander des comptes de la gestion sanitaire et démocratique de la crise Covid, alors même que les gouvernants s’apprêtent à leur présenter la note (inflation, retraites, services publics…). Cette situation est si inextricable qu’à vrai dire il semble que la guerre semble être la seule solution qui puisse arranger tout ce petit monde en même temps : les populations trinqueront, comme à chaque fois d’ailleurs. C’est juste que cette fois-ci c’est notre tour, voilà tout !
Gouverner c’est prévoir mais ça peut aussi être profiter : c’est soit du complotisme soit du cynisme. Je ne trancherai pas ici car ni l’un ni l’autre ne sont jamais très éloignés !
Car pour la plupart des pays dits occidentaux, cette guerre a en effet plusieurs avantages, dont le mieux partagé est celui de permettre à toute la haine accumulée de s’évacuer sans se retourner contre les puissants, qui auraient sans cela été rapidement confrontés aux demandes d’explications sur leur gestion de la pandémie : les retours d’expérience vont commencer et m’est avis que ça ne va pas être joli. Mais comme la guerre c’est pire…
Maintenant pour les Etats-Unis c’est tout de même le Jackpot : en plus de l’avantage précédent, les Américains font un « bon coup » : ils parviennent en une seule opération à vendre leur Gaz de Schiste, et cher. A supprimer Nordstream2. A affaiblir politiquement et financièrement à la fois la Russie et l’Europe toute entière et pour longtemps. A montrer à l’Europe qu’elle ne peut rien sans eux. A vendre du matériel militaire. A s’approcher encore un peu plus à l’est. Et tout ça sans perdre un seul soldat.
Emmanuel Macron profite lui aussi de ce conflit : d’une part on sent déjà venir la disparition du bilan économique derrière non plus l’excuse du Covid mais de celle des Russes, et d’une autre son survol de la campagne électorale au motif de son statut de chef de guerre : moins il fait face à son bilan , mieux il se porte !
Les milieux médiatiques et intellectuels eux-aussi se régalent, à grands coups de concerts de soutiens et de « pin’s » virtuels bien en évidence pour montrer qu’ils sont toujours du bon côté, comme avec le vaccin, Charlie, et tout le reste… Les Journalistes nomment donc « propagande » les mensonges des Russes tandis qu’ils nomment « communication de guerre » ceux des Ukrainiens. Si les Russes coupent un média c’est de la censure, et quand ce sont les Français c’est de la lutte contre les fake-news. Les noirs qui fuient la guerre sont des migrants qu’on traite moins bien que des chiens et les Ukrainiens blancs sont des réfugiés accueillis à bras ouverts. Ils se gargarisent d’images chocs, les experts militaires ont remplacé les experts sanitaires, et tous sont très excités à l’idée de vivre un moment historique, ils croient sauver la liberté et le monde, alors qu’ils ne sont que les jouets d’intérêts et de forces bien plus grandes qu’eux. Les gens qui décident de la vie et de la mort des autres se moquent autant de l’Ukraine et de ses habitants que les joueurs qui parient au « Squid Game » : leurs vies n’a pas d’intérêt.
Il faut se rendre compte qu’en réalité l’effondrement a déjà commencé. Voulu ou pas, le « grand Reset » est lancé : tout l’édifice financier bancal, qui ne tenait que par illusion boursière, va s’écrouler comme un château de cartes. Avec tout le cortège de conflits et de malheurs qui vont avec. Comme d’habitude. Et les riches resteront riches, comme d’habitude. On demandera aux gens de faire des efforts pour la patrie, et aussi un peu pour l’environnement (ça commence déjà avec l’énergie, z’allez voir que bientôt faudra les remercier de leur politique d’incitation à la sobriété heureuse que leur aura vendu McKinsey !)
Et comme de toutes les manières ce château allait s’écrouler un jour prochain, que ce soit par le réchauffement climatique ou l’effondrement financier, à cause d’un virus ou d’une météorite, autant pour les responsables tenter de se planquer derrière les Russes pendant qu’on aura jeté les êtres humains les uns contre les autres, en espérant que les citoyens les oublient un peu.
Le seul espoir d’y échapper -et qui personnellement est le seul qui me tient encore- réside dans ce tout petit « trou de souris », qui s’ouvre pour les élections présidentielles françaises. Macron dans un mois sera certainement une fois de plus humilié publiquement, tandis que toutes les analyses faites par Mélenchon s’avéreront sans doute les plus justes. On verra alors si vraiment tout le monde veut la guerre. Si oui et bien on fera comme d’habitude. Et on reconstruira. En espérant que les suivants seront moins cons que les précédents.