Si comme il apparaît vraisemblablement le scrutin présidentiel n’a pas été truqué, la seule conclusion qui s’impose à l’annonce des résultats de ce premier tour des élections présidentielles de 2022 est que les Français sont, en majorité, des cons. J’avais quelques scrupules à l’annoncer avant les résultats mais mes derniers doutes étant levés, je me permets aujourd’hui de le dire tout haut. Et je vais dire autre chose aussi. Je vais dire que comme en 2017 je n’irai pas voter Macron au deuxième tour, par plus que Le Pen.
Je préfère dire tout de suite à ceux qui m’accuseront de faire monter ou Macron ou Le Pen par mon abstention que je les emmerde (affectueusement bien sûr), et qu’ils n’avaient qu’à voter Mélenchon au premier tour, comme nous n’avons pas cessé de le dire (et qui était vrai). Et à ceux qui me demanderont si je ne fais pas une différence entre Le Pen et Macron je vais vous répondre tout de suite : tous les deux me font peur pour des raisons différentes, mais ils me font tous les deux aussi peur l’un que l’autre. Et je vais même aller plus loin : je les considère tous deux comme des dictateurs en puissance. J’ajouterai qu’ils me répugnent presque physiquement car les voir ou les entendre me dégoûte profondément. Je les trouve dangereux. Je crois même que j’en veux plus à tous les traitres qui se prétendent encore de gauche et qui tentent aujourd’hui de nous faire croire qu’ils ne sont pas responsables de cette situation qu’aux sondeurs et « journalistes » qui ont tout fait pour faire échouer Mélenchon depuis le début (au moins ils sont cohérents avec leurs intérêts).
Maintenant je remercie infiniment Jean-Luc Mélenchon et toutes ses équipes, l’Avenir en Commun et l’Union Populaire pour toute cette vague d’espérance et de bonheur fraternel que vous nous avez fait vivre. Le peuple n’est pas encore prêt, comme nous avons pu le constater lors des crises précédentes : le peuple est tellement soumis à la propagande gouvernementale qu’elle est incapable ne serait-ce que de comprendre où se situe son intérêt propre. Il désire un dictateur ? Il l’aura donc !
Voilà où j’en suis. Après des mois d’espérance en une future démocratie qui redeviendrait possible, me voilà de retour à la réalité avec le choix suivant : la dictature ou la dictature ?
Et bien pour moi ce sera « allez vous faire foutre » ! Il paraît que j’en ai encore le droit. J’en profite avant qu’on me le retire.
En vérité j’en suis arrivé à me poser la question de savoir si j’allais réellement rester vivre dans ce pays. Et si oui dans quel trou j’irai me planquer.
Faut-il se cacher, résister ou fuir ?
En tous les cas il faut faire quelque chose.
Dans un premier temps je propose :
1- Une abstention massive pour abaisser au maximum la légitimité du vainqueur des élections, en respectant un #NiMacronNiLePen strict
2- Militer à fond pour élire des députés LFI et l’Union Populaire partout les 12 et 19 juin 2022 : il faut un contre-pouvoir légal si on veut au moins résister
3- Mettre quand même en place une Assemblée Constituante. A partir d’un questionnaire disponible pour tous les citoyens qui le désirent, décider ensemble des conditions pratiques de cette mise en place, pour pouvoir la réunir en parallèle du gouvernement et qu’à l’avenir le texte de la future Constitution soit prêt à proposer au peuple par référendum.
4- Construire des alternatives sans rapport avec l’Etat qui détruit mais à côté : acheter en commun des terrains et co-gérer, créer des ilots de liberté comme dans « les Furtifs » d’Alain Damasio, subvertir les éléments capitalistes avec les théories de Bernard Friot, organiser les luttes avec Lordon, Stiegler et les autres…
Ensuite nous ferons tous nos choix.
Il me reste une grande tristesse et une grande colère de voir ce pays, un modèle pour tous les peuples qui jadis nous enviaient, devenir ce que je craignais le plus de voir advenir dans mes cauchemars de jeunesse.
Peuple de cons. Dans un monde de merde.